Collectif de Keredern des Reporters Solidaires Actifs - CKRSA

De l’habitat à l’éducation en passant par l’économie, etc., notre territoire se développe par la contribution croisée de la puissance publique, de la vie associative sans oublier l’initiative citoyenne. Celles-ci renforcent la démocratie.

Cette fiche est le résultat d’une analyse comparative des divers entretiens réalisés par Leïla Milandou, stagiaire à la mission Développement Social Urbain de Brest métropole océane.

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Description

Le Collectif de Keredern des Reporters Solidaires Actifs est un groupe d’hommes vivant sur le quartier de Keredern, se réunissant chaque semaine autour de questions liées à l’insertion sociale et professionnelle. Ils accueillent fréquemment des professionnels d’horizons divers pour mieux comprendre leur environnement.

Ensemble ils réalisent des projets et se (re)lancent dans la recherche d’emploi

Le collectif a construit ensemble le programme pour la première année et grâce aux outils apportés par les professionnels, les compétences et passions de chacun, ils ont alimenté les nouveaux projets du groupe.
Dès le démarrage de l’action, les participants ont souhaité apporter une dimension diversifiée à leur démarche, les idées de Reportage, de recherche d’informations, de solidarité, de soutien, la volonté d’actions, d’activités ont émergé.

Dans quel contexte est née l’action ?

Sur le quartier il existait déjà un groupe de femmes en recherche d’emploi mais rien n’était organisé à destination des hommes. Au regard des résultats du travail en collectif sur les parcours individuels, les professionnels de l’insertion ont impulsé la création d’un collectif d’hommes pour leur permettre de réaliser ensemble des projets ainsi que de se relancer dans leur recherche d’emploi. En effet le quartier dénombrait beaucoup d’hommes seuls et isolés dont très peu connus des services sociaux. Il s’agissait de sortir des hommes seuls de leur isolement en leur proposant de s’inscrire dans une dynamique sociale et professionnelle tout en maîtrisant mieux leur environnement.

Quel cadre a nécessité la mise en oeuvre de l’action ?

Cette action s’est montée sans cadre contractuel mais dans le cadre d’une collaboration entre les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle du quartier. Les professionnels de l’insertion du quartier (ICEO et le Conseil Général) ont proposé la construction du groupe. Les animations n’étaient pas prévues à l’avance et se sont construites au fur et à mesure avec les habitants.

Dans quel registre de la participation se situe l’action ?

  • Initiative

Le projet relève de l’initiative des habitants dans la mesure où une fois l’idée lancée, le projet a été totalement monté à partir des envies de chacun pour construire des projets ensemble. Les professionnels apportent un réseau de connaissances et de compétences. A propos de la recherche d’emploi les hommes du groupe prennent l’initiative « Nous on demande et eux ils nous orientent ».

Progressivement le groupe a trouvé son autonomie, a changé de statut pour devenir une association et cherche à exister sans les professionnels.

A quel enjeu répond l’action ?

Habitants :

  • Amélioration du vivre ensemble et de la qualité de vie : trouver du travail et connaître son environnement. Participer à un groupe d’animation pour les personnes en retraite. Le groupe est intergénérationnel.
  • Création de richesse collective : favoriser la cohésion sociale et l’entraide dans groupe et dans le quartier. Echange de services.
    P
    rofessionnels :
  • Reconquête de l’estime de soi : le point central est le travail avec le collectif : « si on peut dire « nous », on peut commencer à dire « je » et à exister en tant que personne ».
  • Amélioration du vivre ensemble : dimension intergénérationnelle, vivre sur un même territoire avec tolérance. Faire changer les perceptions des jeunes.
  • Renforcement de la démocratie : s’inscrire dans une dynamique citoyenne, sortir de sa bulle individuelle et faire coopérer les habitants sans qu’ils soient assistés.
  • Evolution des positionnements : les habitants du groupe sont experts d’usage sur le quartier et personnes ressources, ils travaillent avec les assistantes sociales.
  • Capacités personnelles à maîtriser ses choix : tisser des liens avec les structures de quartier et s’ouvrir aux autres quartiers de la ville.
  • Autre : Faire se multiplier les initiatives. Les professionnels sont ressources et le groupe prend de l’autonomie.

Quelles méthodes participatives ont été employées ?

  1. Distribution d’information sur le projet de création du groupe dans le quartier (boîte aux lettres et affichages dans les équipements)
  2. Réunions hebdomadaires avec des professionnels d’horizons divers.
  3. Animation des réunions par les membres du groupe (compte-rendu, animation, etc.)
  4. Pas de niveau hiérarchique : la parole de chacun a le même poids.
  5. Appui sur l’expression des envies et des compétences de chacun pour l’émergence des projets.

Quels résultats étaient attendus en termes de participation ?

  • Faire sortir les hommes seuls de chez eux, lutter contre l’isolement.
  • Faire changer l’image des assistants de services sociaux.
  • Faire émerger les envies et compétences de chacun afin qu’elles trouvent leur place.
  • Permettre une meilleure connaissance de son environnement et des interlocuteurs institutionnels.
  • Favoriser la cohésion du groupe et l’entraide dans la vie quotidienne.
  • Aider à l’insertion professionnelle.

Qu’est ce qui permet d’évaluer les résultats ?

  • Le nombre de membres du groupe
  • Le nombre de participants à chaque réunion
  • La régularité de la présence à chaque réunion
  • L’évolution des sentiments des personnes à l’égard du quartier et des institutions
  • Les motifs de sortie du collectif seraient d’avoir trouvé un emploi ou une formation, etc.

Quels résultats sont obtenus en termes de participation ?

  • 20 personnes viennent régulièrement au groupe mais il y a un turn-over en fonction de ceux qui trouvent du travail.
  • Les emplois trouvés sont de courte durée.
  • Le réseau s’agrandit au fur et à mesure.
  • Le groupe souhaite une meilleure reconnaissance du bénévolat afin de valoriser leurs apprentissages dans le groupe et pourquoi pas créer un diplôme.
  • Il y a de l’entraide entre les membres du groupe au-delà des réunions du collectif.

SYNTHESE


Le collectif a fonctionné dès le départ parce que la parole de chacun avait le même poids. La posture et l’attention portées par les professionnels et les intervenants à l’égard des membres du groupe ont donné aux membres le sentiment d’avoir toute leur place et de compter. La relation habitants/ professionnels est construite sur l’honnêteté et la franchise. Un professionnel dit « on ne peut pas tricher »

Il y a une cohésion du groupe parce qu’il avance avec des objectifs communs.

L’adresse originale de cet article est http://www.participation-brest.net/...

Via un article de Frédéric LEON, publié le 26 décembre 2012

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