intervention de Michel Briand
Je voudrais commencer par remercier les artisans du projet : Aymeric Poulain Maubant , Christelle Le Hir, Marc Labbey Eric Vandenbrouck et maintenant Jessica Pin, animatrice de cet espace.
Ce projet n’aurait pas été possible non plus sans les précurseurs que sont La Cantine de Paris puis la Cantine de Rennes et du soutien de la région Bretagne où ce projet s’inscrit dans la Bretagne région de la connaissance et de l’innovation.
Au bout d’un an ce projet est devenu réalité grâce à la compréhension des élu-e-s de l’agglomération qui ont bien voulu prendre en compte ce projet novateur qui n’était pas inscrit au plan pluriannuel et à cette coopération avec l’Université de Bretagne Occidentale qui nous permet aujourd’hui cette installation au coeur de la ville. Et j’espère que cet emplacement au sein de la faculté des lettres et sciences humaines permettra d’enrichir le projet de toute cette dimension des changements humains et culturels qu’amène le société numérique, société de la connaissance et des réseaux de personnes.
Je suis particulièrement heureux d’ouvrir avec cette cantine numérique qui constitue un outil dont nous avions besoin ici à Brest pour accompagner le développement des innovations du numérique.
A l’heure où le gouvernement rédige sa feuille de route du numérique et où la ministre Fleur Pellerin annonce la création d’une quinzaine de quartiers numériques j’espère que la Métropole Brestoise saura s’inscrire dans ce mouvement où le numérique peut être si nous savons l’orienter créateur d’activités, de services et de lien social.
Le numérique n’est pas une solution miracle et nous avons tous présent à l’esprit les déplacements de création de valeur qu’améne ce réseau mondial où Amazone organise la vente à distance au détriment du commerce local où Google valorise nos données personnelles sans être assujeti à l’impôt pour ses activités avec ses centres de données en Irlande et son l’algorithme aux Bahamas. Tout ceci a besoin d’une régulation et je me réjouis que le rapport Colin et Collin propose des pistes en matière de fiscalité du numérique qui feront aussi l’objet de propositions à l’automne de la part du conseil national du numérique.
L’évolution du numérique est une évolution structurante qui modifie en profondeur le commerce, la production et la diffusion des contenus culturels de l’information, l’accès à la connaissance et les services au public.
Je me réjouis que dans ce domaine des cartes ouvertes Brest ait été la première ville de France à libérer ses sonnées géographies, un mouvement qui se poursuit aujourd’hui même avec la libération des données de modélisation 3D de la ville avec une première livraison de données qui concerne le centre ville. Je remercie chaleureusement François Vigouroux et l’équipe du SIG pour ces initiatives qui font honneur à notre agglomération.
Ce domaine de l’open data et des cartes ouvertes est aussi symbolique du double mouvement d’innovation et d’appropriation sociale avec le projet cartes ouvertes au pays de Brest qui concerne aussi des communes du pays de Brest comme Plouarzel qui à partir de carto-parties où des dizaines de personnes ont collecté des données géographiques a réalisé une carte libre de sa commune distribuée à tous les habitants.
Par cette appropriation sociale des usages, Brest est devenue une ville phare de l’innovation sociale numérique à travers
- le réseau des 105 points d’accès publics à internet
- les fermes de service et les blogs multimédia
- la diffusion du CD bureau libre,
- plus de 300 projets soutenus
- wiki brest,
- les ateliers multimédia et formation animacoop,
- le réseau des 15 salles de visioconférence,
- bientôt espaces de co-working
Je remercie Frederic Bergot et l’équipe du service internet et expression multimédia qui ont fait de Brest une ville emblématique de l’appropriation sociale et de l’innovation sociale du numérique.
Il nous manquait un lieu symbolique qui permette de dynamiser cette synergie et relier innovation technologique et innovation sociale.
La révolution du numérique n’est pas une simple diffusion de technologies et d’outils c’est une mutation de société
Je voudrais ici citer quelques nouvelles idées apportées par cette évolution :
Internet et le numérique ce sont
- un réseau distribué ouvert, neutre : appliqué à d’autres réseaux : urbains, énergie, éducation, collectivités, logistique etc ..
- de l’Innovation ouverte : l’innovation est un moteur dans les TIC, l’innovation ouverte est un accélérateur et cela concerne beaucoup d’autres secteurs .. (critère de recrutement chez Google une page qui montre la contribution à la communauté, une journée par semaine reste libre)
- une efficience des pratiques collaboratives, un apprentissage de la gestion de l’abondance : c’est l’exemple de Sesamath où 5 personnes ont animé le développement d’un environnement d’enseignement utilisé par un collégien sur 5 et un million d’élèves sans 1 € de subvention de l’éducation nationale
- le Co-design de services (amazone) : prise en compte du big data, animation de communuty manager orienté prise de décision
- l’Open data et contenus ouverts : pas en tant que technologie ou de mise en oeuvre plus en organisation (MOOC, santé et accès aux connaissances) ce qui fait le succès d’un modèle ouvert
- le « crowd « et modèle économique émergeant : faire payer 1 euro a 100 000 personnes = 100 000 jeux, mooc, appli apple
L’inauguration de la Cantine est une étape dans la mise en réseau des initiatives de la côte ouest :
- le partenariat du réseau métropolitain cantines Rennes, Nantes, Brest qui existe aussi au sein des universités et des écoles d’ingénieurs (premier mooc francophone)
- le partenariat régional tel le réseau des fab lab, des cartes ouvertes de Megalis et j’espère demain d’une université ouverte ou les connaissances sont accessibles a tous où les innovations sont partagées
- et celui départemental qui existe déjà entre les technopôles de Brest et Quimper autour des pôles de l’Economie Sociale et Solidaire sur la pays de Brest de Cornouailles et de Morlaix.
La cantine de Brest est ouverte, aux acteur-ice-s du territoire de la faire vivre et de se l’approprier.