Libérer l’innovation : pourquoi les citoyens sont-ils la clé de la réforme des services publics

Reprise d’un article publié par Internet actu
Dans : Opinions/ Usages/ Coopération - Par Hubert Guillaud le le 16/07/2007

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Du changement climatique aux services de soins, l’innovation est primordiale pour permettre aux services publics d’affronter les changements à venir. Plutôt que de s’attarder sur les processus et les tuyaux, l’administration a besoin “d’armer” le potentiel des citoyens à être leurs propres innovateurs. Libérer l’innovation : pourquoi les citoyens sont la clé de la réforme des services publics est le titre de la dernière publication du think tank britannique Demos, qui collecte et analyse un large spectre de domaines publics, d’experts et de praticiens. Basé sur un répertoire de bonnes pratiques et l’exemple du secteur privé, le rapport prolonge les idées déjà émises par le think tank dans le sens d’une innovation menée par l’usager, seul moyen de mieux responsabiliser les citoyens et de transformer radicalement les pratiques.

Eric von Hippel et Michael Schrage, deux des spécialistes de l’innovation du MIT, signent quant à eux une tribune libre dans le Financial Times consacrée à l’importance grandissante prise par les utilisateurs dans les processus d’innovation.

Les utilisateurs seraient même devenus les véritables moteurs de l’innovation, mais aussi de croissance, dans un nombre grandissant de secteurs d’activité, qu’il s’agisse d’équipement sportifs ou encore d’assemblages complexes des molécules. Les deux universitaires citent ainsi le modèle de l’open source, qui a forcé les éditeurs de logiciels propriétaires à être encore plus innovants, mais aussi celui des communautés massivement décentralisée et partagée via l’internet, ou encore les programmes danois, suédois et britanniques d’incitation à l’innovation participative.

Alors que l’Union européenne considère l’innovation comme l’une de ses priorités, les deux universitaires rappellent que l’on ne peut plus, et qu’il ne faut surtout pas, “ignorer les utilisateurs“, mais qu’il s’agit au contraire de les “prendre très au sérieux“.

Ils invitent les gouvernements et entreprises privées à cesser d’enrayer la créativité des utilisateurs à coups de secrets, brevets, menaces et procès, clarifier le droit de modifier les produits que l’on a acheté et soutenir l’adoption de standards ouverts. Pour “démocratiser l’innovation“, il faudrait aussi cesser de subventionner les projets qui “discriminent” les utilisateurs, et, au contraire, leur confier encore plus de pouvoirs, et les rendre plus autonomes.

Posté le 5 août 2007

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