Repris de l’article publié par Homonuméricus
site sous Contrat creative Commons
Lire l’article et ses commentaires sur Homonuméricus
Ils sont nés après 1980 et utilisent les outils de communication numérique depuis leurs premières années. Ils forment la première génération numérique. Pour eux, les questions classiques de construction de l’identité, de rapport à l’autorité, de gestion des relations interpersonnelles, de relation aux savoirs se posent en des termes différents de leurs aînés. C’est en tout cas ce que l’on est en droit de supposer lorsqu’on est convaincu qu’Internet et l’informatique personnelle constituent une révolution globale pour la plupart des sociétés développées. Qu’en est-il exactement ? de quelle formation cette génération, que l’on suppose différente, a-t-elle fait l’expérience ? comment se construit-elle ? c’est à toutes ces questions que tente de répondre un gros programme de recherche lancé depuis plusieurs années par le Berkman Center for Internet and Society d’Harvard, en collaboration avec le Research Center for Information Law de l’Université de St Gallen, en Suisse.
Intitulé Digital Natives, ce programme a tenté d’explorer différentes facettes de la vie des « natifs du numérique », comme l’identité, la créativité, l’information, la piraterie, l’éducation, les opportunités, etc. Richement documenté, le projet donne libre accès à certaines de ses données brutes, par l’intermédiaire d’un wiki,d’entretiens filmés, d’un blog, de signets partagés, le tout étant rassemblé sur un site propre. Au delà cependant, il doit donner lieu à plusieurs publications, en particulier un ouvrage paraissant ces jours-ci. Intitulé Born Digital, understanding the first generation of digital natives, ce livre collectif doit faire la synthèse des résultats du programme de recherche. Il est dirigé par John Palfrey et Urs Gasser, deux professeurs de droit appartenant à l’une et l’autre institutions de recherche partenaires.