Appel à projet / Résidences GÉOGRAPHIES VARIABLES - Sept. 2009 - Avril 2010

Incident.net et la Chambre Blanche sont heureux d’annoncer la création
d’un programme de résidences croisées entre la France et le Québec, dont

la thématique s’articule autour des notions de
« géographies variables ».

Ce programme met en relation une douzaine artistes Français et
Québécois, et leur propose des résidences de productions liées à
internet, dans 6 lieux dans ces deux pays. Ce programme se déroulera en
deux sessions, 2009/2010 et 2010/2011.

La liste des lieux et conditions de résidence sont visibles à cette
adresse :
http://incident.net/geo

Ce programme permet entre autre la création de deux nouvelles résidences :

« Géographies variables ».

Ces notions ont émergé de façon importante ces dernières années, mais
restent difficiles à définir précisément : leur complexité et
multiplicité les font apparaître comme des notions floues, ou en
devenir. Il s’agit d’aborder ces domaines dont la variabilité et la
mutation sont quasi quotidiennes. Alors comment les (re)définir, comment
réfléchir et rendre compte visuellement d’une catégorie
scientifique définie par l’homme, catégorie qui sans arrêt oscille entre
la réalité physique et expériences teintées d’une forte subjectivité.
Cet appel à projet demande aux artistes, dans la mesure du possible, de
prendre en compte le lieu de résidence, et de s’emparer de ce titre, et
de l’interpréter librement avec leur point de vue et
leur pratique.

Le dossier doit comprendre les éléments suivants, au format pdf,
word, ou texte :

  • La fiche de renseignement téléchargeable à cette adresse :
    http://incident.net/geo/fiche/
  • Un texte sur le projet soumis : note d’intention de 3 pages maximum,
    démontrant l’intérêt de l’artiste envers les arts
    contemporains/numériques et en réseau.
  • Une documentation visuelle de travaux récents (15 pages maximum)
  • Un CV (3 pages maximum), une bio ou la démarche générale de l’artiste
    (15 lignes maximum chacun)
  • Un dossier de presse (non obligatoire)

Les dossiers devront être acheminés de façon électronique dans un
dossier compressé (.zip, ou .sit) avant le 30 septembre 2009 inclus aux
adresses suivantes :

  • production@chambreblanche.qc.ca
  • geo@incident.net

Tout dossier de plus de 12M sera rejeté.
Suite à un problème technique, la date limite de candidature a été
repoussée au 30 septembre 2009 inclus.


Appel à projets 2009 d’INCIDENT sur le thème de la POLLUTION.

Date limite d’envoi des oeuvres : 31 octobre 2009.

POLLUTION
— -

Depuis quelques années, la prise en compte écologique est parvenue au
premier plan des préoccupations humaines. La pollution, liée à une
intense activité humaine, qui s’est accélérée ces 50 dernières années,
est à l’origine des bouleversements environnementaux mettant en péril
l’équilibre de l’écosystème planétaire.

Dans l’univers médiatique contemporain, la notion de pollution
intervient dès lors qu’un message est altéré, transformant ou rendant
difficile sa réception. D’un autre côté, la pollution apparaît aussi
dans la transformation qu’elle opère sur le message, comme un élément
révélateur d’un trop grand polissage du flux hypermédiatique
contemporain. Dans la question environnementale, la pollution indique un
excès, une saturation, qui constitue donc un indicateur et une mise en
garde à plus de "précaution" et de prise en compte des écosystèmes.

La pollution est un fait nouveau qui apparaît avec la révolution
industrielle. Son appropriation, sa représentation par les artistes est
donc aussi un fait nouveau. Si visuellement, on peut en trouver des
représentations chez William Turner (dont les travaux sont de nos jours
utilisées par des scientifiques pour modéliser les changements
climatiques), c’est surtout chez les expressionnistes que le motif de la
pollution comme excès apparaît dans toute sa force de représentation :
les toiles urbaines de Georg Grosz, les violentes déconstructions
cubistes, sont autant de signes d’une cacophonie urbaine naissante à la
fin du 19e siècle.

Si la pollution renvoie instinctivement à un brouillage visuel
représenté par le déversement des fumées des nouvelles industries
lourdes du 19e siècle, c’est aussi l’apparition d’un nouvel
environnement sonore saturé de bruits qui rend compte de transformations
importante dans l’espace vital de l’être humain. Hors de toute passivité
face à ce nouveau fléau, Luigi Russollo s’enthousiasme dans "l’Art des
bruits" de l’apparition de nouvelles formes sonores, de bruits, que ses
contemporains ne tardent pas à s’approprier. Ces nouvelles formes sont
un miroir évident d’une société plus nerveuse, souvent urbanisée, où la
pollution des machines est devenu l’environnement de vie des contemporains.

La pollution enfin est corollaire de notre commerce quotidien avec
l’électricité et le numérique qui transportent nos oeuvres de l’esprit
en les transformant. Le propre même de ces nouvelles technologies de la
communication est de transposer les médias en d’autres signaux, en
d’autres codes, modifiant, déteriorant au passage l’information, donc en
quelque sorte la polluant.

La pollution n’est pas toujours matérialisable par une altération
visible de notre environnement : d’autres formes de pollution émergent,
invisibles, et qui ont des effets induits dont nous sommes encore peu à
même de mesurer les répercussions : pollutions électromagnétiques rendues
audibles par Robin Rimbaud dans son projet sonore "Scanner", saturations
cognitives dans le déferlement informationnel du réseau internet,
transformation du regard face aux déferlement d’images numériques
errodées par leur transcodage.

Entre destruction visible et révélation d’un fourmillement invisible de
formes microscopiques, le motif de la pollution innerve l’intégralité de
notre rapport à notre environnement, plus encore dans notre commerce
quotidien avec les machines dont l’apparente inocuitée cache des
répercussions fortes sur la transformation du genre humain.

Texte de Claude Le Berre.

Posté le 21 septembre 2009

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