Le patrimoine mondial augmenté des données publiques ?

Ce pourrait être une démarche de communication, un message d’alerte, un cri de colère pour alerter le monde des risques inhérents à l’appropriation d’internet par quelques organisations… ou tout simplement une tendance forte de l’internet comme bien commun.

Il y a quelques mois, Jimmy Wales le patron de Wikipédia (service de Wikimedia, fondation propriétaire et gestionnaire entre autre de Wiktionary, le répertoire de citations Wikiquote, la base de données multimédia Wikimedia Commons…), lançait une pétition pour faire entrer Wikipédia au répertoire culturel mondial de l’UNESCO.


A ce jour quelques 50 000 signatures numériques soutiennent la démarche.

De nombreux écueils jonchent le parcours de M. Wales car, notamment, l’encyclopédie aux 18 millions de sujets traités en 279 langues n’entre dans aucun des critères édictés par l’UNESCO. Quand bien même, pour ses 10 ans Wikipédia réussi (encore) un bon coup de com.

Mais regardons de près la démarche. M. Wales, farouche soutien de l’internet libre, communautaire et mutualisé : la tendance forte qui s’imprime depuis quelques temps est d’ouvrir les données. Considérons qu’un contributeur de l’encyclopédie partage (ouvre) son savoir, lequel savoir peut et doit être complété, augmenté, amélioré par d’autres sachants du sujet… on entre dans la mise à disposition et la réutilisation de données… publiques ! C’est un peu tiré par les cheveux, d’accord mais dans le fonds on n’est pas très éloigné des préceptes de l’open data qui vise un partage et une large capitalisation des données et des résultats produits.

Est-ce que l’internet de demain matin (pour pas aller trop loin) sera vraiment un espace public et universel, où quiconque pourra "puiser" et contribuer à sa guise (sous l’auto régulation propre à Wikipédia) ? Est-ce que l’information, qui passe avant la communication (dans l’acronyme TIC), sera donc un usage typique d’une recherche sans fin d’un résultat parfait ? Est-ce que l’information n’aura pas de prix puisque publique et sans limite de contributeurs ?… Est-ce que, enfin, l’on saura tout sur tout (amour, politique, éducation…) puisque tous auront accès aux savoirs les plus fins, rares, complexes (certains auront à cœur d’en assurer la synthèse pour les nuls) ?…
L’open data prêche la liberté d’accès aux données, notamment des collectivités, pour favoriser la transparence, la ré-utilisation, l’enrichissement croisé d’applications innovantes et l’essor d’un numérique vraiment citoyen… un peu comme J. Wales et l’encyclopédie Wikipédia.
Mais M. Wales a mis 10 ans pour arriver au résultat actuel… zut, faudrait faire plus vite que ça pour l’open data !

Via un article de Philippe OURLIAC, publié le 30 août 2011

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