Histoire du projet et motivations des partenaires
Ce projet de Réseau de ressources multimédia mutualisées d’agglomération est né, il y a 18 mois, de la volonté de trois associations du Grand Lyon,
- ADEMIR à Vaulx-en-Velin (Point-Cyb),
- MJC Marcel Achard à Ste-Foy-lès-Lyon (Espace Culture Multimédia),
- MJC Monplaisir à Lyon 8e (Espace Culture Multimédia),
de partager leurs expériences et leurs analyses sur l’accompagnement au développement des usages des TIC.
Ces trois structures ont comme point commun un engagement depuis 20 ans dans le domaine de la médiation, de la formation et de l’appropriation des TIC (informatique à l’école, audiovisuel, …) et ont ouvert au public des espaces multimédia de leur propre initiative, avant toute incitation politique.
La perspective d’accompagner la construction d’une politique de l’accès public aux TIC, jusque là inexistante dans l’agglomération, et de se positionner comme force de proposition et partenaires de la collectivité a été le moteur de notre rapprochement.
La question du devenir de nos Espaces Publics Numériques face à la fin programmée des aides de l’Etat dans le cadre du dispositif « Emplois-Jeunes », a aussi été déterminante dans l’engagement à trouver ensemble des solutions pour coopérer de façon constructive.
Ce travail de mise en synergie locale a pu être grandement facilité par une expérience positive du travail en réseau vécu par chacun dans le réseau des ECM, au sein de l’association CRéATIF, ou dans le réseau des Points d’Appui à la vie associative.
Des Espaces Publics Numériques pour permettre à chacun de participer à la Société de l’Information
Que veut dire être citoyen dans la Société de l’Information ?
Un des piliers de notre société actuelle, la Justice, est fondée entre autres sur le principe "Nul n’est censé ignorer la Loi ?", pourtant cette Loi n’est pas ou est peu enseignée dans les écoles de la République.
Pouvons-nous développer largement la présence des NTIC dans la vie quotidienne sans risquer d’imposer un nouveau précepte : "Nul n’est censé ignorer l’Internet" ?
Quels moyens allons-nous mettre en œuvre pour permettre à tout un chacun, quel que soit son âge et sa condition sociale, de se familiariser avec ces technologies jusqu’à devenir totalement autonome, c’est-à-dire être en capacité :
1. d’utiliser seul ces outils pour un objectif de son choix,
2. d’exercer un regard critique sur les contenus diffusés et l’information recueillie,
3. de produire des contenus afin de devenir acteur de la Société de l’Information.
Quelles actions développer :
— pour susciter la prise de conscience de la pertinence des outils multimédias,
— pour aider à la transformation profonde et durable de ce nouveau type de communication,
— pour aider chacun à construire du sens, de la fonctionnalité avec ces outils récents ?
Les points clefs d’un dispositif maillé d’accès aux TIC à Lyon
- Construire un réseau maillé de points d’accès publics
- L’échelle territoriale pertinente : le Grand Lyon.
- Soutenir la poursuite des actions engagées et veiller aux équilibres
(la création de nouveaux EPN ne doit pas rompre l’équilibre fragile des projets existants) - Soutenir les pôles de compétences repérés et encourager les spécialisations thématiques
- Privilégier les équipes-projets par rapport aux structures-équipements.
- Mutualiser les moyens
- Développer la capacité d’adaptation du dispositif
(l’évolution rapide des technologies et des usages nécessite une réactivité forte des acteurs)
Un Réseau de ressources pour les Espaces Publics Numériques du Grand Lyon s’appuyant sur plusieurs pôles de compétences
- Des points d’appui
- Une cellule d’animation et de coordination
- Un observatoire des pratiques et des usages
Une première étape du maillage peut se faire autour de ces trois structures qui se proposent d’être des points d’appui pour le développement des EPN sur l’agglomération pour :
- la recherche, l’innovation, l’expérimentation,
- la formation,
- l’accompagnement de projets,
- la mise à disposition de moyens techniques et humains,
- la modélisation d’actions et leur démultiplication.
C’est par exemple travailler en partenariat avec les structures ou les associations qui souhaitent développer l’utilisation ou l’animation informatique pour :
- définir des activités à partir de leurs projets associatifs,
- étudier les besoins en matériels, en formations,
- mettre à disposition un animateur qualifié pour commencer des activités,
- former les animateurs ou les responsables de la structure afin de les rendre autonomes.
Ce maillage du territoire autour de plusieurs points d’appui n’est pas incompatible avec l’existence d’une cellule d’animation et de coordination du dispositif à l’instar des dispositifs régionaux du type " cybercommunes" en Bretagne ou en région Nord-Pas-de-Calais.
Cette coordination sur l’ensemble d’un territoire favorise et permet par exemple :
- l’organisation de rencontres régulières entre les acteurs,
- la veille technologique informationnelle rediffusée dans le réseau,
- les contacts avec les autres dispositifs régionaux ou locaux existants,
- l’aide à l’élaboration d’une charte d’usage commune,
- l’harmonisation des politiques tarifaires et des solutions techniques de contrôle d’accès afin de permettre la circulation des usagers d’un lieu à l’autre,
- la négociation de conditions avantageuses pour l’accès haut débit
Un programme d’évaluation des objectifs peut être défini pour garantir des actions efficaces et de qualité, et réguler le travail des acteurs engagés dans ces projets. Cette fonction d’observatoire des pratiques et des usages peut-être dévolue à un organisme indépendant et mutualisée entre plusieurs territoires.
Essaimage et démultiplication d’actions « Hors-les-murs »
Parmi les projets qui nous semblent porteurs de développement, nous souhaitons mettre l’accent sur la dimension essaimage et démultiplication de nos actions hors-les-murs de nos structures. L’ organisation d’événementiels et d’actions ponctuelles permettant d’attirer les publics les plus éloignés des NTIC (personnes sans-emploi, personnes âgées, quartiers sensibles…) nous semble un axe à développer, parallèlement au travail quotidien d’accueil et d’accompagnement.
Exemples de projets :
1. Webtrotteurs de quartiers
ADEMIR et la MJC Monplaisir sont les 2 premières structures de la région Rhône-Alpes a avoir participé à ce projet national porté par l’association marseillaise INITIAL. En juillet 2001, deux équipes de jeunes "webtrotteurs" lyonnais issus de nos structures ont couvert durant une semaine le Festival d’Avignon comme reporters multimédia, appareils photos et magnétophones numériques en bandoulière. En 2002, la MJC Monplaisir a accueilli une formation d’animateurs issus des MJC du Rhône et appuie d’autres équipes de l’agglomération (Centres sociaux Mermoz et Etats-Unis, Maison de l’Enfance du 8ème, médiathèque de Bron).
2. Animation de sites web locaux
A l’instar de l’implication de la MJC Monplaisir dans le site " 8ème @rt " (http://www.lyon8art.org - projet cité dans le guide « Internet dans les quartiers » édité par la DIV) ou de la MJC Ste-Foy dans le site du Conseil municipal d’enfants (http://perso.wanadoo.fr/cme.stefoy - projet soutenu par la Fondation de France), notre Centre de ressources fort de ses trois sites d’implantation, peut permettre une mobilisation des acteurs et groupes d’habitants d’un quartier autour de la participation, même ponctuelle à l’élaboration du contenu d’un site local.
3. "Intergénératio.net" - Kit mobile pour atelier multimédia itinérant
Le concept de kit d’animation mobile « Intergénératio.net » se compose d’un ensemble de matériel transportable permettant à un animateur de se déplacer dans des lieux non équipés en matériel informatique et d’y assurer des animations régulières sans que le lieux ait à s’équiper dans un premier temps..
La technologie de réseau sans fil et la miniaturisation des appareils multimédia permet aujourd’hui de s’affranchir des installations fixes dans des salles dédiées à l’informatique et de faire rentrer les technologies de l’information dans le quotidien des personnes restées à l’écart de ces outils : personnes agées, personnes hospitalisées, maisons de quartiers, centres sociaux et écoles non équipées, …
Ce projet a reçu le soutien de la Fondation France Télécom.