Ces 13 et 14 septembre s’est tenu à Nantes, à l’initiative de la Mission Société Numérique, de la MedNum et de l’association Ping, l’événement Numérique en Commun(s). Certain.e.s membres de Savoirs Com1 y étaient présent.e.s.
Ces deux jours n’étaient en réalité qu’une journée et demie tant la récupération politique était omniprésente au matin du 13 : annonces du Secrétaire d’État et signatures avec de grandes entreprises bien plus proches de Bill Gates que de Richard Stallmann ; discours et interventions d’élu·e·s se sont succédés forçant les excellentes et salvatrices Dominique Pasquier et Maïa Dereva à raccourcir leurs présentations.
Pour ce qui est du reste de l’événement, le bilan est en demi-teinte. Savoirs Com1 prend acte et salue la louable initiative de faire entrer la notion de communs dans le champ des décideur·euse·s public·que·s. Toutefois, il nous apparaît essentiel de mettre en garde contre une récupération de la notion au prix d’une négation des valeurs et du sens politique (au sens philosophique) qui lui sont profondément attachées. Les communs ne peuvent en aucun cas devenir la justification sémantique d’une posture gouvernementale hypocrite ou malhonnête qui aurait plus à voir avec la communication qu’avec l’action publique.
Les communs ne sont la propriété de personne et appartiennent à qui veut bien s’en saisir dans le respect de cette condition. Aussi ces initiatives dont nous voulons croire qu’elles découlent d’une attitude véritablement démocratique et d’une volonté d’ouverture doivent être suivies d’actions de terrain plus que d’actions symboliques. En d’autres termes, si penser et débattre entre « sachant·e·s » peut participer d’une sensibilisation et d’une mobilisation des acteur·trice·s institutionnel·le·s comme de la soi disant « société civile », il est impératif que ces grand-messes se traduisent par la mise en œuvre effective de politiques publiques pour l’amélioration globale du service au citoyen.
De ce point de vue, on attend toujours un signe tangible de l’actuel gouvernement dont les premières réalisations législatives en matière de numérique ont paru plus enclines à renforcer la sécurité et la propriété qu’à aller dans le sens des Communs.