Un point de vue intéressant de Frank Laloë directeur de recherche émérite au CNRS paru dans le quotidien « le monde » du 27-28 janvier.
La longévité des supports numériques n’est pas assurée. “Mais il n’y a aucune raison fondamentale à cela, si ce n’est la négligence de notre société à développer des technologies adaptées.” dit-il.
Les choses tiennent à l’obsolescence accélérée des matériels et des formats mais aussi aux supports. Bandes magnétiques et disques durs s’effacent inexorablement en une dizaine d’années.
Pour les CD et DVD, ce n’est guère mieux. La durée de conservation peut varier de quelques années à plus de dix ans.
Il semble que le marché se préoccupe surtout de capacité de stockage et de vitesse d’enregistrement.
La conservation à long terme du patrimoine numérique, dans cette société obsédée par la consommation et la nouveauté, n’est pas un objectif reconnu en dehors des grandes bibliothèques (c’est d’ailleurs un cout non négligeable des projets de numérisation).
Technologiquement , les solutions ne semblent pas très difficiles à trouver. Encore faut-il qu’elles fassent l’objet d’une demande de la part du grand public ou des pouvoir publics.
Il faut prendre conscience que contrairement aux documents écrits sur papier dont la durée de conservation s’exprime en siècles, tout patrimoine numérique abandonné à lui même risque d’être définitivement perdu en moins de 10 ans.
Les formats ouverts, la mise au point de support à longue durée de vie et leur maintenance doivent être dans nos préoccupations pour éviter de perdre les témoignages de toute une époque.