Texte repris d’un mel d’invitation du séminaire
Traduction contributive
Qu’elle soit naturellement adoptée par les communautés de sous-titreurs sur le web ou envisagée comme un renouveau de l’enseignement des langues, l’idée d’une traduction assurée par les amateurs eux-mêmes fait son chemin.
Le phénomène récent des MOOCs et des SPOCs et l’idée de leur transformation en un réseau social herméneutique, telle que nous l’étudions depuis le début de notre séminaire, permettent d’envisager un travail collaboratif à distance et sa large diffusion. Mais l’annotation et la catégorisation de vidéos, de sons ou d’images par des étudiants, des chercheurs ou des visiteurs de musée pourrait s’accompagner d’une traduction contributive de ces contenus, ce qui permettrait une diffusion encore plus large et donc un rayonnement des institutions (muséales, doctorales, universitaires) à l’international. Cela permettrait en outre un renouvellement des pratiques de la traduction et de l’enseignement des langues, tout en donnant aux amateurs les moyens de mieux travailler ensemble.
Cependant la traduction contributive ne peut être envisagée sans une réflexion traductologique et méthodologique sur les groupes de traduction : il faut concevoir des protocoles de travail collaboratif, des mécanismes de modulation et de modération et concevoir l’éditorialisation des objets traduits. Mais il faut aussi imaginer des dispositifs et des logiciels grâce auxquels les amateurs pourront travailler.
Astrid Guillaume est maitre de conférences à l’Université Paris-Sorbonne où elle se spécialise en sémiotique, traductologie et médiévistique au sein de l’UFR d’études germaniques et nordiques. Vice-présidente d’honneur et co-fondatrice de l’Observatoire européen du plurilinguisme, elle travaille notamment à étudier les implications du numérique pour la traductologie et la francophonie et pour les politiques d’enseignement au sens large. C’est dans ce cadre de recherche qu’elle a récemment co-organisé deux journées d’études, l’une à Toulouse intitulée « Traductologie et géopolitique » et la seconde à Paris, sur le thème « Humanités et science de la culture ».
Paolo Vignola, Sara Baranzoni et Daniel Ross sont philosophes et auteurs de nombreuses traductions, en italien et en anglais. En partenariat avec l’IRI et le gouvernement de l’Equateur, ils ont entamé en 2015 un projet visant à transformer l’enseignement supérieur équatorien en profondeur. Depuis la nouvelle Université technologique de Yachay, ils ont pour première mission d’établir une méthodologie de catégorisation contributive à partir du logiciel Lignes de Temps de l’IRI et de mettre en place un séminaire international en ligne adressant la question des études digitales et du web herméneutique.
Philippe Lacour est agrégé et docteur en philosophie, et titulaire d’un Master de théorie du droit. Il enseigne la philosophie au lycée et il est chercheur associé au Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine. Ses travaux sont notamment tournés vers la traduction, d’un point de vue technologique, juridique et philosophique. Il dirige, dans un cadre associatif, le développement d’un environnement numérique collaboratif pour la traduction "littéraire" multilingue : TraduXio.
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