Logiciels libres et collectivités territoriales

L’Apronet (l’Association des professionnels de l’Internet des collectivités locales) et la mission Ecoter, en relation avec plusieurs autres partenaires publics et privés, ont réalisé fin 2004 une enquête en ligne sur l’utilisation des logiciels libres dans les collectivités locales. 256 d’entre elles ont répondu, parmi lesquelles 215 communes et près d’un tiers des départements (33) et des régions (8), auxquels il convient d’ajouter une centaine d’EPCI et d’EPN. Les résultats ont été dévoilés à la mi-juin 2005 à l’occasion d’une journée d’étude organisée par la mission Ecoter. Cette enquête, inédite par son ampleur, permet de dresser un premier état des lieux consolidé de la place du logiciel libre dans les collectivités.

Une décision stratégique et politique

Le fait de recourir aux logiciels libres est une décision prise au plus haut niveau, qui dépasse la sphère informatique et technique. Dans les deux tiers des cas, elle relève du maire / président de la collectivité ou d’un élu membre de l’exécutif sensible à la question des nouvelles technologies. Ce choix reflète souvent une conviction et un engagement personnel du décideur qui va au-delà de la seule logique comptable.

En terme de management et de conduite de projet, on retrouve une répartition des tâches assez analogue à celle observée dans le secteur privé : la responsabilité de l’Internet, tourné vers les publics extérieurs, revient au service communication, tandis que la DSI prend en charge les applications plus techniques (intranet, SIG, etc.), avec un rattachement hiérarchique et stratégique au plus haut niveau (DGS dans les deux tiers des cas).

Une palette d’outils centrée sur quelques applications majeures

Les trois quarts des collectivités ayant répondu à l’enquête utilisent des logiciels libres, en grande majorité avec un système d’exploitation Linux (91%). Si la présence de Linux apparaît écrasante au premier abord, il faut cependant noter que les postes de travail utilisent à plus de 18% des systèmes d’exploitations propriétaires. Il faudra suivre attentivement l’évolution de ce chiffre afin de vérifier la réalité d’une complète migration vers le libre.

Du côté des navigateurs, on retrouve sans trop de surprises Mozilla avec Firefox : c’est le navigateur libre le plus répandu, en lien avec son applicatif courrier Thunderbird. S’agissant des suites bureautiques, Open Office est présente dans les trois quarts des collectivités de l’étude. La grande majorité d’entre elles effectue en outre des développements de logiciels « maison » à partir de ressources internes. Le recours à des prestations extérieures ne concerne qu’un tiers des développements.

Les domaines d’applications de ces développements sont variés : au-delà des fonctions assez classiques (intranet, gestion du courrier ou des ressources humaines), on trouve des applications dédiées à la gestion de salles, d’associations, de manifestations ou d’archives, d’équipements culturels, de cantines et même... de cimetières. Pour l’instant, seule une minorité de collectivités ayant développé leurs propres applications ont entrepris de les partager en déposant leur code source, mais cette tendance à la mutualisation, vivement souhaitée au sein des collectivités, est appelée à se renforcer.

Pour en savoir plus :

Posté le 20 septembre 2005 par Monique Montanari

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Nouveau commentaire
  • Octobre 2005
    13:45

    > Logiciels libres et collectivités territoriales

    par bourcier

    On n’arrive pas à avoir l’accès ?

    Je vous invite à venir le 17 novembre 2005 à 14 h à la Cité internationale, Paris pour parler des contenus libres et des villes créatives.Le point sera fait sur Creative Commons en France (www.fr.creativecommons.org) un an après son lancement à l’Assemblée nationale.
    Annonce sur www.cersa.org