Yann est un autodidacte de l’informatique, un pionnier de la PAO. Dès les années 80, il fonde et anime un club d’informatique. Infographiste et formateur, il poursuit sa route de Soisson dans l’Aisne, en passant par Montreuil en Seine Saint-Denis, Toulon, et bien d’autres étapes, jusqu’à Puget-Théniers dans l’arrière-pays niçois. En 2007, il devient chargé de développement numérique au Foyer Rural Cépage. Il y développe surtout ses compétences techniques et de formation, aussi bien auprès du public accueilli qu’en direction du personnel de l’ERIC (Espace Régional Internet Citoyen).
Sa ligne de conduite professionnelle : « C’est une approche particulière, ne pas se faire dominer par le matériel. Etre patient et pédagogue. » Ainsi, pour répondre aux attentes de ses visiteurs, Yann développe des outils supports. Une fois les outils développés, il s’occupe de leur apprentissage par les utilisateurs. En ce moment, dit-il, « je suis en train de développer des contenus et des supports de formation pour que les gens puissent passer le B2i (Brevet Informatique et Internet) ». La priorité mise sur cet aspect de sa fonction s’explique par fait que l’ERIC est aussi d’organisme de formation dont il tire 20% de ses revenus.
Pour le reste, il s’agit de mettre en place des outils de suivi et de gestion de projet. Les actions conduites sont multiples et l’informatique leur point commun. Chacun vient avec ses préoccupations et ses demandes, car la structure labellisée Relais de Service Public, travaille en lien avec Pôle Emploi ou la CAF, les chambres consulaires, etc.
Du coup, Yann s’est essayé aussi à un suivi des publics pour savoir d’où ils viennent, ce qu’ils veulent, etc. et ce avec un outil qui permet de mieux analyser les actions conduites.
Yann doit ainsi mettre en œuvre des outils permettant l’analyse des publics concernés et de leurs demandes. Il peut également s’agir d’associations qu’il aide, dans le cadre de partenariats conventionnés. Cela va de la création d’un système d’échange local (SEL), jusqu’à la mise en œuvre d’un site de parcours de randonnées, en passant par des chantiers-écoles en maraîchage biologique. Pour répondre à tous ces besoins, Yann s’est mis à parler toutes les langues informatiques, parfois même les plus rares.
Au final, il souhaiterait être considéré comme un passeur. C’est plus facile maintenant qu’il est en zone rurale. Ici, chacun le voit comme une ressource pour répondre aux nombreuses demandes. « C’est vrai aussi qu’on est sur un territoire très vaste, on est finalement un centre de ressources. On répond à de nombreuses questions de différents publics. » Il n’a par contre aucun lien avec les autres ERIC du département, dont il ne pense d’ailleurs pas partager les mêmes préoccupations : « Je ne connais pas vraiment ce que font les autres ERIC, mais pour ce que j’en ai vu, je ne pense pas que ce soit leur truc de développer des sites. Surtout sur des besoins aussi spécifiques. »
Quand on lui demande comment il se projette professionnellement « [Il] réfléchit à faire autre chose… de la programmation par exemple ». Finalement, « c’est comme un jeu pour [lui] ».
Le profil de Yann
Portrait réalisé dans le cadre l’Observatoire des TIC en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (OBTIC) et du programme Espace Régional Internet Citoyen en partenariat avec l’association ARSENIC, le Laboratoire de Sciences Sociales Appliquées (LaSSA) et ITEMS International (AMO OBTIC).